Histoire de la littérature française depuis ses origines jusqu'à la révolution, Volume 2Didier et cie., 1884 - French literature |
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Popular passages
Page 443 - était réellement le plus attrayant des flatteurs. Il ne s'inquiétait pas de la contradiction qui faisait découler d'une source pure tant d'impuretés, et de l'égalité primitive tant de choquantes inégalités ; il n'en disait pas moins avec assurance : « Tout est bien en sortant des mains de l'auteur des choses -, tout dégénère entre les mains de l'homme; n
Page 81 - En vain contre le Cid un ministre se ligue, Tout Paris pour Chimène a les yeux de Rodrigue; L'Académie en corps a beau le censurer, Le public révolté s'obstine à l'admirer 1 . Corneille prit ingénument parti pour ses admirateurs: Je sais ce que je vaux et crois ce
Page 125 - suffît pour le tuer. Mais quand l'univers l'écraserait, l'homme serait encore plus noble que ce qui le tue, parce qu'il sait qu'il meurt, et l'avantage que l'univers a sur lui. L'univers n'en sait rien '. » D'ailleurs cette raison qu'il rudoie, Pascal la prend pour juge sur elle-même : « La raison, dit-il, ne se soumettrait jamais si elle ne jugeait qu'il ya des occasions où.< elle
Page 18 - Dont l'inutile soin traverse nos plaisirs, Et qui, loin retiré de la foule importune, Vivant dans sa maison content de sa fortune, A selon son pouvoir mesuré ses désirs ; 11 voit de toutes parts combler d'heur sa famille^ La javelle à plein poing tomber sous la faucille, Le vendangeur ployer sous le faix des paniers,
Page 177 - vers que ceux-ci: Quant aux volontés souveraines De celui qui fait tout, et rien qu'avec dessein, Qui les sait que lui seul? comment lire en son sein? Aurait-il imprimé sur le front des étoiles Ce que la nuit des temps enferme dans ses voiles 1 ? Est-il rien de plus gracieux que cette peinture de la nuit
Page 10 - destinées; Nous ne reverrons plus ces fascheuses années Qui pour les plus heureux n'ont produit que des pleurs, Toute sorte de bien comblera nos familles, La moisson de nos champs lassera les faucilles Et les fruits passeront les promesses des fleurs 1 . Quelle poésie ! André Chénier affirme que nous
Page 125 - L'homme n'est qu'un roseau le plus faible de la nature, mais c'est un roseau pensant. Il ne faut pas que l'univers entier s'arme pour l'écraser. Une vapeur, une goutte d'eau, suffît pour le tuer. Mais quand l'univers l'écraserait, l'homme serait encore plus noble que ce qui le tue, parce qu'il sait qu'il meurt, et l'avantage que l'univers a sur lui. L'univers n'en sait rien
Page 297 - que la charité, ni d'autres vœux solennels que ceux du baptême et du sacerdoce; compagnie où une sainte liberté fait le saint engagement, où l'on obéit sans dépendre, où l'on gouverne sans commander, > où toute l'autorité est dans la douceur, et où le respect s'entretient sans le secours de la crainte '-,
Page 11 - se perdent ces noms de maistres de la terre, D'arbitres de la paix, de foudres de la guerre ; Comme ils n'ont plus de sceptre, ils n'ont plus de flatteurs; Et tombent avec eux, d'une chute commune, Tous ceux que la fortune Fesoit leurs serviteurs '. Ces idées du néant de nos grandeurs et de la vanité de nos plaisirs se retrouvent encore dans des
Page 192 - Ajoutons un tableau du même genre : « L'archevêque de Reims revenait hier fort vite de SaintGermain; c'était comme un tourbillon; il croit bien être grand seigneur, mais ses gens le croient encore plus que lui. Ils passaient au travers de Nanterre, tra, tra, tra; ils rencontrent un homme à cheval,